Des cadres des ministères des Forces armées et des Affaires étrangères de 13 Etats de l’Afrique de l’Ouest, principalement en charge du maintien de la paix et de la sécurité, ont validé le jeudi 30 juillet 2015 à Abuja le cadre stratégique de la dimension civile de la Force en attente de la CEDEAO (FAC).
Cet atelier d’une journée, présidé par le colonel Adama Mbaye, chef de la cellule de prospective au cabinet du chef d’état-major général des armées du Sénégal, s’est aussi déroulé en présence du directeur des Affaires politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO, Cyriaque Agnekethom, et de nombreux cadres de la Force en attente.
Au cours des deux dernières décennies, l’Afrique a connu un accroissement des opérations de soutien à la paix (OSP), déployées en grande partie par les Nations unies, mais aussi par l’Union africaine (UA) et d’autres organisations sous-régionales comme la CEDEAO.
Les opérations actuelles devenant de plus en plus complexes, car touchant parfois les domaines de la politique, de la sécurité, de l’humanitaire et des droits humains notamment, il s’y est ajouté des menaces liées au terrorisme, à l’insurrection, au trafic de drogue, qui sont aussi en recrudescence sur le continent.
Ainsi, grâce à l’amélioration de leur efficacité en tant qu’outils de gestion des conflits, les OSP actuelles revêtent un caractère multidimensionnel et exigent la présence d’agents de sécurité en uniforme, mais aussi des civils, d’où cette volonté de la CEDEAO de développer une composante civile au sein de sa force en attente.
Le cadre stratégique qui organise cette dimension civile s’inspire essentiellement de celle de la Force africaine en attente (FAA) de l’UA, qui recommande aux cinq communautés économiques régionales d’Afrique d’associer les civils à l’action de ces forces spéciales prêtes à intervenir avec rapidité pour restaurer et maintenir la paix dans les pays en crise.
Pour l’heure, un embryon de l’état-major chargé de planifier et d’anticiper le déploiement futur de la FAC est basé à Abuja, au Nigéria, avec ses composantes civile, militaire et de police.
Avec l’engagement confirmé et renouvelé des Etats membres, dont treize sur quinze étaient représentés à l’atelier d’Abuja (seuls le Cabo Verde et le Niger n’ayant pas fait le déplacement), la Force en attente sera complètement opérationnelle dans un proche avenir avec sa composante civile.
Un certain nombre d’amendements et de recommandations visant à améliorer le cadre stratégique de la dimension civile de la FAC ont été faits par les participants, qui se sont félicités de la pertinence du document et ont décidé de se l’approprier comme l’avait recommandé, à l’ouverture des travaux, M. Agnekethom au nom de la commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de la CEDEAO.
Ainsi ils ont recommandé, entre autres, l’insertion dans le document d’un volet relatif à la santé au vu des nouvelles réalités en la matière dans la sous-région et aussi en tenir compte dans la composition des emplois réservés aux civils. Ils ont aussi souligné la nécessité que la composante civile soit prévue aux niveaux stratégique et opérationnel.
A noter que la FAC est une émanation de la Force africaine en attente (FAA), qui constitue l’une des composantes majeures de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), conçue pour répondre d’une manière globale et complémentaire à un certain nombre de problèmes complexes inhérents à des situations de crise sur le contient.
Son rôle dans les opérations de soutien à la paix tel que défini en 2004 trouve sa véritable impulsion politique en l’Acte constitutif de l’Union africaine adopté en 2000. Celui-ci donne en effet à l’UA le droit d’intervenir dans un Etat membre en cas de circonstances graves, à savoir les crimes de guerre, les génocides et les crimes contre l’humanité.
. |