Contribution des leaders communautaires dans la lutte contre l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest
La commissaire chargée des Affaires sociales et du Genre de la Commission de la CEDEAO, Dr Fatimata Dia Sow, a invité les participants à l’atelier régional sur le renforcement du rôle des femmes et des leaders communautaires dans la lutte contre l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest à faire des recommandations judicieuses pouvant permettre de mieux lutter contre le terrorisme dans cette région. Dans son allocution à l’ouverture ce mardi 4 août 2015 à Abuja, au Nigeria, de cette rencontre de trois jours, Dr Sow, représentée par la directrice du Genre de la Commission de la CEDEAO, Dr Sintiki Tarfa Ugbe, a indiqué que ces recommandations devront renforcer les mesures prises au niveau régional pour combattre davantage contre la menace terroriste. Organisée par la Commission de la CEDEAO et l’Institut des études de sécurité (ISS), cette rencontre, qui se veut être une initiative pilote, est la première d’une série de réunions visant à engager le dialogue avec les leaders communautaires, les femmes et les jeunes sur la lutte contre l’extrémisme violent. La représentante de l’ISS, Mme Uyo Salifu, s’est réjouie de la présence à cette réunion des représentants du Mali, du Niger et du Nigeria, les trois Etats membres de la CEDEAO les plus affectés par le terrorisme, des leaders religieux, des organisations de la société civile et des professionnels des médias. Elle a rappelé l’importance du rôle que peuvent jouer ces différents groupes dans la lutte contre l’extrémisme violent dans l’espace communautaire et insisté sur le partenariat et la collaboration entre eux et l’ISS dans cette lutte. Tout comme Mme Salifu, le chargé de programme de la Sécurité régionale à la Commission de la CEDEAO, Isaac Armstrong, a également insisté sur la collaboration de ces groupes avec l’organisation régionale, notamment en ce qui concerne le type de soutien qui peut être attendu d’eux dans le cadre de la mise en Å“uvre de la Stratégie de la CEDEAO pour la lutte contre le terrorisme adoptée le 28 février 2013. Armstrong a exhorté les participants à identifier les causes et les conséquences de la menace terroriste en Afrique de l’Ouest ainsi que les dispositions à mettre en Å“uvre pour mieux affronter cette menace et renforcer la coopération en matière de lutte contre le terrorisme dans la région. Cette rencontre a pour ambition de renforcer la résilience des communautés face aux idéologies nocives et aux réseaux contribuant à la radicalisation, et de nouer des partenariats plus efficaces entre la CEDEAO et les organisations de la société civile dans la lutte contre le terrorisme. En tant qu’outil de dialogue, elle vise à encourager les échanges entre les participants et identifier les domaines critiques d’intervention en matière de politique et de pratique aux niveaux local, national et régional. Il s’agira également pour les participants de se faire une idée réelle de la nature et de l’étendue des problèmes liés au terrorisme et à l’extrémisme violent, de partager les enseignements tirés des expériences des spécialistes sur les mesures devant être prises pour lutter contre l’extrémisme violent et la radicalisation en Afrique de l’Ouest. L’atelier se propose par ailleurs d’engager le dialogue sur les stratégies de lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation les mieux adaptées aux contextes locaux et aux dynamiques des Etats participants et de recommander des initiatives que la CEDEAO et les États membres pourraient prendre pour remédier à l’extrémisme violent dans l’espace communautaire.  Le rêve des organisateurs de cette rencontre est de voir celle-ci déboucher sur la création en Afrique de l’Ouest de réseaux plus efficaces de lutte contre l’extrémisme violent entre la région ouest-africaine, les organisations de la société civile et la CEDEAO. En effet, selon ces organisateurs, le terrorisme est devenu une menace majeure pour la paix, la stabilité, la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest. Les attaques violentes et notamment les bombardements, les enlèvements, les détournements, les prises d’otages, les attaques suicides et les meurtres ont augmenté au cours des quinze dernières années dans la région, ont-ils laissé entendre. Des rapports montrent que des milliers de personnes en Afrique de l’Ouest ont péri et plusieurs milliers d’autres ont été blessées et contraintes de quitter leurs maisons. Bien que certains Etats de la région aient été épargnés par les attaques terroristes, les impacts des attaques dans un Etat se ressentent dans d’autres Etats dans la région, représentant ainsi un grave danger pour la sécurité de la région dans son ensemble, ont affirmé les organisateurs. |