La ministre ivoirienne de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, Mme Anne Désirée Ouloto, a stigmatisé la faible participation des femmes au processus électoral et au sein des différentes formations politiques ainsi que la place faite aux femmes dans la conscience collective.
 Intervenant à l’ouverture le mardi 11 août 2015 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, d’un atelier national de formation au profit de femmes ivoiriennes sur le genre et les élections, Mme Ouloto a indiqué que dans la conscience collective, la place de la femme est réduite au cadre domestique tournant autour de la maternité, de l’éducation des enfants et de l’entretien du foyer.
 Pour bon nombre de femmes, a-t-elle fait remarquer, les élections sont l’affaire des hommes et uniquement des hommes.
 Cet atelier, a dit Mme Ouloto, vise non seulement à renforcer le pouvoir politique des femmes, mais aussi à leur faciliter le plein exercice de leurs droits juridiquement reconnus et la maîtrise de leur destinée.
 La ministre ivoirienne de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant a remercié la Commission de la CEDEAO pour la tenue de cette formation et exhorté les participants à en tirer un meilleur profit.
 «Cet atelier, inscrit dans le programme régional de la CEDEAO, qui vise à promouvoir la participation accrue des femmes aux processus électoraux dans l’espace CEDEAO, arrive à point nommé dans notre pays. En effet, nous sommes à trois mois des élections générales», a déclaré Mme Anne Désirée Ouloto.
Pour sa part, la commissaire chargée des Affaires sociales et du Genre de la Commission de la CEDEAO, Dr Fatimata Dia Sow, représentée par la directrice du Genre de ladite Commission, Dr Sintiki Tarfa Ugbe, a insisté sur l’objectif de cette formation qui vise principalement à améliorer la participation électorale et politique des femmes aux prochaines élections en Côte d’Ivoire.
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Des formations similaires avaient été organisées récemment au Nigeria, au Togo et au Burkina Faso à l’intention des femmes de ces Etats. Dr Sintiki a d’ailleurs saisi l’occasion pour féliciter et remercier celles-ci pour leur participation active à ces formations, espérant que les femmes ivoiriennes feront de même.
«Les prochaines élections ivoiriennes permettront à la Côte d’Ivoire d’utiliser les compétences de cette formation pour améliorer le taux de participation des femmes à ces échéances, la conduite d’élections pacifiques, le respect des droits humains durant tout le processus électoral, la pleine participation des femmes à la prévention et la résolution des conflits ainsi qu’à la consolidation de la paix, la sensibilisation des populations avant, pendant et après les élections en les invitant à se conformer au code de conduite des dispositions de la Charte africaine sur les élections, la démocratie et la bonne gouvernance», a dit Dr Sintiki.
 Les participants à la formation sont des représentants d’organisations de femmes engagées dans les activités électorales, de l’administration électorale et du ministère ivoirien de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant.
 Cette formation se penchera sur des questions pratiques avec des modules offrant une gamme d’activités conçues en vue de transmettre aux participants les principales compréhensions clairement identifiées et de produire des résultats spécifiques d’apprentissage.
 Organisée par la Commission de la CEDEAO, à travers sa direction du Genre, avec le soutien de l’Agence danoise de développement international (DANIDA), cette formation comprend 24 modules, dont l’un est consacré à «Genre et Elections».
Elle vise à promouvoir une participation accrue des femmes aux processus électoraux dans la sous-région ouest-africaine et à offrir aux participants des outils d’évaluation critique des élections d’un point de vue du genre. Elle se propose également de sensibiliser les femmes sur l’importance de leur autonomisation.
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L’atelier entend aussi informer les organisations de la société civile et les groupes de plaidoyer des femmes ivoiriennes sur les stratégies de promotion de la participation des femmes aux processus électoraux. La rencontre vise enfin à créer un réseau de plaidoyer de femmes sur le genre et les élections dans l’espace communautaire.
La rencontre se consacre également au développement des compétences et de la connaissance des systèmes électoraux d’un point de vue du genre et va au-delà de l’amélioration du déficit en capacités de plaidoyer des femmes en tant que groupe constitutif.
Ces capacités viendront sans nul doute améliorer l’engagement politique inculqué et renforcer le soutien et l’action en faveur d’une meilleure inclusion à tous les niveaux dans les processus démocratiques nationaux.
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