Les Ministres en charge de l’Energie et les Ministres en charge des Finances de Six Etats membres de la CEDEAO adoptent des Instruments financiers pour une meilleure sécurisation des échanges transfrontaliers de l’énergie électrique en Afrique de l’Ouest.
Bamako, le 04 mars 2020. Les Ministres en charge de l’Energie et leurs homologues en charge des Finances de six Etats membres de la CEDEAO (à savoir le Burkina Faso ; la Côte d’Ivoire ; la Guinée ; le Liberia ; le Mali, et la Sierra Léone) se sont réunis le mardi 03 mars 2020, à Bamako au Mali en vue d’examiner les Instruments proposés par la Banque mondiale pour la sécurisation des échanges transfrontaliers d’énergie électrique en Afrique de l’Ouest. Ces instruments sont notamment i) un appui budgétaire assorti de cinq (5) mesures préalables et ii) un Fonds Renouvelable de Soutien aux Liquidités (FRSL) afin d’accompagner la mise en œuvre de la Directive de la CEDEAO sur la sécurisation des échanges transfrontaliers d’énergie électrique en Afrique de l’Ouest.
Outre les Ministres de l’Énergie et leurs homologues des Finances, la Banque mondiale, la Commission de la CEDEAO et ses agences spécialisées en charge de l’Energie (EEEOA et ARREC) ont également pris part à cette réunion qui fait suite à celle des Ministres en charge de l’Énergie desdits pays tenue le 03 février 2020 à Abidjan en Côte d’Ivoire au cours de laquelle les Ministres avaient procédé à un examen préalable desdits instruments.
Le Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances du Mali, Dr Boubou Cissé qui a procédé à l’ouverture des travaux de ces assises, a, dans son allocution, souligné la nécessité de la coopération entre les pays afin de mettre en place un marché régional de l’électricité prospère et régulé permettant de renforcer l’accès des populations à une électricité fiable et à moindre coût. Cependant, cette coopération dans le secteur de l’énergie électrique est marquée par les difficultés actuelles qui affectent progressivement la santé financière des sociétés d’électricité et au-delà les économies de nos pays. “Nous devons donc entreprendre toutes les actions nécessaires pour renforcer le commerce de l’électricité et mettre en place des règles de gestion des contrats dans le cadre de ce commerce”, a-t-il mentionné.
A sa suite, Madame Soukeyna Kane, Directrice des opérations de la Banque mondiale au Mali a réitéré l’engagement de l’institution financière internationale à être aux côtés des Etats membres de la CEDEAO afin de résoudre les problèmes du secteur de l’énergie. D’où l’importance des deux instruments proposés par la Banque mondiale qui visent à renforcer le commerce régional de l’électricité en Afrique de l’Ouest.
Le Commissaire Sédiko Douka en charge de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, a, quant à lui, souligné l’importance majeure de la rencontre, compte tenu des dysfonctionnements constatés dans la mise en œuvre des accords commerciaux régissant les échanges transfrontaliers de l’électricité dans la région. Il a aussi relevé la pertinence des Instruments soumis à l’approbation des Ministres de l’Energie et ceux des Finances qui permettront de renforcer le développement du marché régional de l’électricité et la confiance des différents acteurs.
Au terme de la réunion, les Ministres en charge de l’Energie et leurs homologues des Finances des six Etats membres de la CEDEAO suscités ont adopté l’Appui Budgétaire et ses cinq actions préalables ainsi que le principe de mise en place du Fonds Renouvelable de Soutien aux Liquidités (FRSL), proposés par la Banque mondiale.
Ils ont recommandé notamment à la Banque mondiale d’envisager une flexibilité dans la mise en œuvre de certaines actions préalables en considérant les efforts consentis par certains pays. Avant d’inviter l’institution financière à communiquer aux Etats, la répartition des allocations budgétaires dans un délai de deux semaines (20 mars 2020 au plus tard), ils ont recommandé qu’une partie de l’appui budgétaire soit allouée au secteur de l’énergie vu les défis énormes que connait ce secteur. Ils ont enfin exhorté à Banque mondiale, la CEDEAO et les pays à mettre en œuvre les actions nécessaires pour respecter les échéances fixées pour la mise en œuvre de ces instruments.
Il convient de rappeler que l’appui budgétaire et les actions préalables à sa mise en œuvre contribueront à améliorer les relations commerciales entre les importateurs et exportateurs d’énergie qui font face à des goulots d’étranglement. Notamment le non payement des factures d’achats d’énergie à termes échus, l’interruption de la fourniture d’énergie électrique par les exportateurs affectant de facto la qualité des services rendus et l’absence d’un mécanisme durable, contraignant, donnant priorité aux paiements des contrats d’importation même dans des situations de trésorerie difficile de même que l’absence d’instruments pour compenser l’énergie non fournie.
Le deuxième Instrument qui est le Fonds Renouvelable de Soutien aux Liquidités va aider les exportateurs d’électricité à avoir accès à des liquidités en cas de non-respect des dispositions contractuelles des importateurs d’électricité et vice-versa. Cet instrument sera élargi à tous les Etats membres de la CEDEAO et impliquera les banques commerciales et multilatérales. Il contribuera à assurer la solvabilité financière des sociétés d’électricité importatrices et exportatrices et à améliorer les échanges transfrontaliers avec pour effet de réduire les prix des tarifs.