Ouagadougou, le 28 avril 2016
Le ministre burkinabè de l’Energie, des Mines et des Carrières, Prof Alfa Oumar Dissa, a loué l’initiative de la CEDEAO d’organiser les 27 et 28 avril 2016 à Ouagadougou, au Burkina Faso, un atelier régional des experts du secteur de l’énergie et des hydrocarbures de l’espace communautaire ainsi que d’autres institutions de la région pour réfléchir sur l’extension éventuelle du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest.
Pour M. Dissa, l’approvisionnement du gaz naturel en Afrique de l’Ouest est d’une importance capitale pour la sécurité énergétique des Etats ouest-africains.
«Le gaz naturel permet non seulement de produire de l’énergie moins chère mais également respectueuse de l’environnement. Vous comprenez tous donc la nécessité pour le Burkina Faso, à l’instar des autres pays de la région de disposer de cette ressource pour renforcer le développement de son secteur», a-t-il noté.
Il a laissé entendre que l’Afrique de l’Ouest reste dans son ensemble caractérisée par un approvisionnement en électricité peu fiable, des coûts élevés des services d’électricité liée à la forte dépendance d’une production thermique à partir du pétrole et des financements insuffisants aux besoins d’investissements dans le secteur.
Pour ce faire, il a salué le plan directeur de production-transport d’électricité initié par l’organisation régionale.
«La mise en place du plan directeur de production-transport d’électricité de la CEDEAO dans lequel le Burkina Faso s’inscrit pleinement, à travers les projets d’interconnexion des réseaux et de production d’énergie électrique permettront à notre région de créer un marché régional de l’électricité dynamique et bénéfique à toutes nos populations», a dit M. Dissa.
Il a exhorté le Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (WAPP) à accélérer la mise en œuvre de ce plan directeur pour permettre à l’Afrique de l’Ouest de sortir définitivement de cette crise de l’énergie qui perdure depuis des décennies.
Tout comme M. Dissa, le Commissaire de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, Dr Morlaye Bangoura, s’est dit convaincu que le gaz naturel, dont l’usage contribue à la protection de l’environnement et à la production d’une énergie à moindre coût, permettra un gain de compétitivité dans le secteur de l’énergie et assurera la sécurité énergétique dans la région.
Il a indiqué que l’un des défis majeurs à relever dans la sous-région reste l’amélioration de l’accès des populations aux services énergétiques.
Malgré les énormes ressources énergétiques dont dispose notre région, près de 180 millions de personnes ont des problèmes d’accès à l’électricité, soit environ 60% de la population, la demande en énergie n’est satisfaite qu’à seulement 45% et la consommation énergétique par tête d’habitants qui est de 150 kWh par tête est l’une des plus faibles au monde, a fait savoir M. Bangoura.
Pour lui, ces indicateurs sont le reflet de la précarité énergétique de l’espace CEDEAO dont les principaux facteurs sont le faible développement des infrastructures de production et de transport d’énergie, les coûts élevés des services d’électricité, les contraintes financières liées au renchérissement des énergies fossiles ainsi que la faiblesse des cadres réglementaires et institutionnels.
Il s’est dit persuadé que ces différentes thématiques seront prises en compte par les participants à cet atelier dans la formulation de propositions concrètes pour le développement du marché du gaz dans la région ouest-africaine.
Cet atelier de deux jours a pour ambition de valider le rapport préliminaire de l’étude de faisabilité pour l’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest réalisée par un consultant. Il permettra aux participants d’analyser et de formuler des observations sur ledit rapport.
La rencontre leur donnera également l’opportunité de valider les propositions du consultant et relatives à l’amélioration de la performance actuelle du gazoduc ainsi qu’aux conditions d’extension du réseau du gazoduc à d’autres Etats membres de la CEDEAO.
C’est en 2003, en marge du 26ème sommet ordinaire de la CEDEAO, que les présidents Olusegun Obasanjo du Nigéria, feu Mathieu Kérékou du Bénin, John Kufuor du Ghana et feu Gnassingbé Eyadema du Togo ont signé un traité pour la construction et l’exploitation dudit gazoduc, afin de transporter du gaz naturel pour la génération d’électricité et les besoins industriels en Afrique de l’Ouest.
Ce projet, d’un coût global d’environ 500 millions de dollar américain, permet actuellement au Bénin, au Ghana et au Togo de recevoir du gaz naturel provenant du Nigeria.
Bien que le gazoduc n’arrive pas encore à satisfaire les besoins des Etats connectés pour des contraintes temporaires de disponibilité du gaz naturel, la Commission de la CEDEAO a entrepris une étude de faisabilité pour l’extension du réseau existant aux autres Etats membres. L’étude devrait permettre d’analyser et de faire des recommandations sur le fonctionnement actuel du gazoduc et d’identifier les conditions d’extension du réseau.
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