Le Président de la Commission de la CEDEAO plaide pour le reversement à temps des prélèvements communautaires
Abuja, le 13 décembre 2017. Le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Marcel de Souza, a plaidé pour le paiement à bonne date du prélèvement communautaire par les Etats membres de l’organisation régionale. S’exprimant, le mercredi 13 décembre 2017, à Abuja, au Nigeria, à l’ouverture de la 79ème session ordinaire du Conseil des ministres de la Cedeao, M. de Souza a indiqué que le non-paiement ou le retard dans le reversement des prélèvements communautaires par ces Etats continue d’être un défi majeur. « Il est à souhaiter que les Etats membres continuent d’honorer leurs obligations vis-à -vis de l’Institution afin de la doter des moyens de financement de ses projets et obligations, particulièrement dans le domaine de la lutte contre l’insécurité et de l’amélioration des conditions de vie des populations de la Communauté », a-t-il déclaré. Il a exhorté les ministres à poursuivre le plaidoyer auprès de leurs Etats pour le maintien de leur engagement à respecter cette obligation capitale pour la survie de la Cedeao. Il a rappelé les efforts fournis en 2017 par la Commission de la Cedeao pour poursuivre la mise en œuvre des mesures de maîtrise des charges et de réduction des dépenses, non seulement à son propre niveau, mais également au niveau de toutes les institutions spécialisées de la Communauté. Cette Communauté est devenue un objet d’admiration et d’intérêt pour les partenaires techniques et autres institutions internationales, raison pour laquelle plusieurs Etats, même en dehors de l’Afrique de l’Ouest, se bousculent pour la rejoindre, a-t-il fait savoir. En plus d’être un motif de satisfaction, ceci doit être pour nous un appel à plus d’engagement, de sérieux et de rigueur dans la gestion quotidienne des ressources de notre Organisation, a laissé entendre Marcel de Souza ; invitant au passage les Etats membres à la mise en œuvre des protocoles et principaux textes communautaires. Au plan sécuritaire, M. de Souza a rappelé la menace terroriste à laquelle est confrontée l’Afrique de l’Ouest, notamment les attaques terroristes aveugles perpétrées dans le nord du Nigeria, au Niger, au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Marcel de Souza a également évoqué la question de la réforme institutionnelle au niveau de la Cedeao, soulignant l’engagement collectif et la détermination de toute la Commission à faire aboutir cette réforme dans les plus délais possibles, malgré les résistances et les difficultés qui subsistent à plusieurs niveaux. Tout comme pour Marcel de Souza, la réforme institutionnelle demeure pour le ministre togolais des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine, et président du Conseil, Prof. Robert Dussey, l’une des priorités de l’organisation régionale depuis la dernière session du Conseil tenue en juin 2017 à Monrovia, au Liberia. Cette réforme, a-t-il souligné, vise à repositionner la Cedeao sur la scène africaine et internationale à travers l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience de ses institutions et la mise en œuvre des programmes conformément à l’Agenda d’intégration de la Communauté. L’exécution harmonieuse des chantiers vitaux pour l’espace communautaire, notamment ceux de l’intégration monétaire, de l’union douanière, de la promotion du secteur privé et de l’amélioration de l’environnement des affaires, du développement de l’agriculture et des infrastructures, de la promotion de la démocratie, du maintien de la paix et la sécurité régionales, nécessite assez d’engagement, de volonté politique et de moyens financiers, a dit M. Dussey. « Cependant il faut noter une baisse du niveau des recettes ces dernières années ; ce qui nous invite à plus de responsabilité et de rationalisation si nous voulons gagner le pari de l’intégration et surtout du développement socio-économique conformément à la Vision 2020 de la Cedeao », a-t-il noté. Il a loué la détermination des Etats membres à honorer leur engagement dans le paiement des prélèvements communautaires, et la libéralisation du capital au titre de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC), malgré la situation économique interne difficile. Cette 79ème session ordinaire du Conseil des ministres prévoit à son ordre du jour plus d’une vingtaine de points, aussi bien pour décision, approbation que pour information. Le Conseil, composé des ministres des Finances et de ceux chargés des Affaires de la Cedeao dans les Etats membres, est notamment chargé d’assurer le bon fonctionnement et le développement de la Communauté, et de formuler des recommandations à la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation régionale. |