Le développement tenant compte des risques pour soutenir la résilience au climat et aux catastrophes dans le SahelÂ
Nouakchott, 25 août – Une cinquantaine de participants de sept pays du Sahel occidental et du bassin du lac Tchad[1] ont pris part à une formation interactive sur l’intégration de la réduction des risques de catastrophe et de l’adaptation au changement climatique dans la prise de décision en matière de développement à Nouakchott, en Mauritanie, du 23 au 25 août, la première du genre en Afrique de l’Ouest, à l’invitation du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la Suède en partenariat avec la Commission de la CEDEAO.
« Dans la pratique, la réduction des risques de catastrophe et l’adaptation au changement climatique se complètent ; ce sont les deux faces d’une même pièce avec un objectif commun, qui est de réduire la vulnérabilité des communautés aux événements météorologiques extrêmes actuels et futurs, » a expliqué Anna Tjärvar, Conseillère à l’ambassade de Suède à Addis-Abeba et chargée de programme pour l’environnement, le changement climatique et les énergies renouvelables dans une allocution vidéo.
Les coûts élevés des impacts des catastrophes et du changement climatique liés aux sécheresses, aux incendies, aux inondations et aux épidémies justifient une approche différente du développement qui tienne compte des multiples risques sous-jacents auxquels les populations sont exposées.
« Les acquis du développement restent fragiles et sont remis en cause par de nouvelles menaces, notamment les impacts du changement climatique ; ces menaces sont interconnectées, traversent les frontières nationales et se produisent simultanément, » a déclaré Cheikh Fall, coordinateur résident a.i. des Nations Unies en Mauritanie.
Pour cette formation, le Projet de résilience dans le Sahel, soutenu par la Suède, s’est associé au Bureau régional du PNUD pour l’Afrique, à des agences des Nations Unies telles que la FAO et l’Unicef, ainsi qu’aux institutions régionales, à savoir les Commissions de l’Union africaine et de la CEDEAO et le centre climatique AGRYMET/CILSS basé à Niamey, afin de renforcer les capacités des fonctionnaires dans sept pays partenaires du Sahel.
« La formation arrive à point nommé alors que les pays se préparent à la COP27 sur le changement climatique, où les questions du risque climatique et du développement seront amplement débattues, » a souligné M. Fall.
La Vision 2025 de la CEDEAO, et l’initiative Hydro-Met, ont permis des avancées significatives dans les politiques des États membres en matière d’environnement, d’agriculture, de sécurité alimentaire, de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation au changement climatique.
« La variabilité du climat et les événements extrêmes constituent aujourd’hui des risques majeurs pour le développement durable, et il existe des preuves scientifiques irréfutables[2] que ces menaces vont s’accélérer dans les décennies à venir, » a déclaré Mohammed Ibrahim, chef de la division de la réduction des risques de catastrophe et des affaires humanitaires à la Commission de la CEDEAO à Abuja.
« L’intégration de la gestion des risques climatiques dans les processus de planification et de décision en matière de développement permet désormais d’exploiter les synergies entre le développement, l’adaptation au changement climatique et la réduction des risques de catastrophe, » a ajouté M. Ibrahim.
L’approche présentée aux participants à la formation de Nouakchott a été développée par le Bureau des crises et le Bureau d’appui aux politiques et programmes du PNUD en réponse aux demandes répétées de conseils pratiques sur l’intégration de la réduction des risques de catastrophe et de l’adaptation au changement climatique dans le développement et l’Agenda 2030.[3]
En tant que processus stratégique à long terme, le développement tenant compte des risques vise à intégrer les risques liés au climat et de catastrophe dans les processus de planification et de budgétisation du développement aux niveaux national, sous-national et sectoriel. Il reconnaît la complexité des contextes de risque, qui sont également caractérisés par l’insécurité, les épidémies et la volatilité économique.
À la fin de la formation de trois jours, les participants retournent dans leurs pays respectifs du Sahel occidental et du bassin du lac Tchad avec un menu d’actions concrètes pour faire progresser le développement tenant compte des risques conformément à l’Agenda 2063 de l’Union africaine.