Accra, Ghana, 25 juillet 2019. La Commission de la CEDEAO a organisé un atelier de renforcement des capacités des législateurs bissau-guinéens à utiliser la négociation, le dialogue et la médiation comme outils efficaces dans la gestion des différends parlementaires.
Déclarant ouvert le 23 juillet 2019 un atelier de 4 jours organisé à cet effet à Accra au Ghana, le Directeur des Affaires politiques, M. Remi Ajibewa, qui s’exprimait au nom du Commissaire de la CEDEAO chargé des Affaires politiques, de la Paix et la Sécurité, le Général Francis Béhanzin, a rappelé les crises politiques et institutionnelles qui ont secoué le pays depuis 2015, ainsi que les efforts soutenus déployés par la CEDEAO et ses partenaires pour parvenir à des solutions durables.
M. Ajibewa a identifié les progrès notables accomplis à ce jour, notamment le bon déroulement des élections législatives du 10 mars 2019, la formation d’un nouveau gouvernement après des semaines de blocage et la promulgation d’une loi visant à préparer la tenue de l’élection présidentielle désormais fixée au 24 novembre 2019.
Il a fait remarquer que la Commission de la CEDEAO a salué le rôle crucial du Parlement du pays – l’Assemblée nationale du peuple – dans la gestion politique des conflits et la nécessité de renforcer les capacités des parlementaires en matière de négociation, de dialogue et de médiation.
Dans un message de soutien, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et responsable du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), M. Abdel-Fatau Musah, a salué cette initiative de la CEDEAO qui intervient en temps opportun. Il s’est félicité de la forte collaboration entre la CEDEAO, à travers sa mission en Guinée-Bissau (ECOMIB) et le BINUGBIS, pour relever les multiples défis politiques et ceux liés à la consolidation de la paix dans le pays.
Tout en félicitant les acteurs bissau-guinéens pour leurs contributions, M. Musah a encouragé les parlementaires à ne ménager aucun effort pour éliminer tous les obstacles évitables, afin de permettre le bon fonctionnement de l’organe législatif.
Cet atelier, financé dans le cadre du projet de soutien de l’Union européenne au Mandat régional de la CEDEAO pour la paix, la sécurité et la stabilité (PSS CEDEAO-UE), vise notamment à promouvoir la cohésion, la confiance et la réduction des tensions entre les principaux acteurs politiques de l’Assemblée populaire nationale, à renforcer les capacités du présidium de l’Assemblée populaire nationale en matière de négociation, de dialogue et de médiation, à promouvoir la formation, au niveau parlementaire, d’une structure inclusive chargée de la gestion et de la médiation dans les conflits/différends.
L’atelier visait en outre à promouvoir la confiance et la recherche d’un consensus parmi les députés dans la conduite des affaires parlementaires, à offrir à la CEDEAO l’opportunité d’engager un dialogue proactif avec le bureau du Parlement et les acteurs politiques pour la promotion de la paix et de la stabilité nationales, à familiariser les participants avec le vaste programme d’intégration de la CEDEAO, et en particulier avec son architecture, ses instruments, ses protocoles et ses cadres normatifs pour la paix et la sécurité.
Étaient présents à l’atelier des membres des partis au pouvoir et de l’opposition représentés au Parlement – le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), le Mouvement pour une alternative démocratique G-15 (MADEM G.15), le Parti pour la rénovation sociale (PRS), l’Assemblée du peuple Uni (APU-PDGB), le Nouveau parti démocratique (NPD) et l’Union pour le changement (UPC). L’atelier a également connu la participation des représentants du Réseau de médiation féminine de Guinée-Bissau et des organisations interconfessionnelles.
Par ailleurs, l’objectif visé était d’encourager les participants à forger des liens de collaboration et à favoriser l’instauration d’un climat de confiance, fondé sur les intérêts nationaux, afin de maintenir la paix, la stabilité et la bonne marche des activités du Parlement et des autres institutions de l’État.
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