La CEDEAO organise un atelier de renforcement des capacités au profit des experts en traitement des troubles liés à l’usage de substances psychotropes
La CEDEAO organise un atelier de renforcement des capacités au profit des experts en traitement des troubles liés à l’usage de substances psychotropes : cadre d’assurance qualité et directives de prise en charge des patients
Les 9 et 10 mars 2022, la Commission de la CEDEAO a organisé un atelier virtuel de renforcement des capacités, à l’intention des experts des États membres chargés du traitement des troubles liés à l’usage de substances toxiques. Les travaux de cet atelier ont essentiellement porté sur le cadre d’assurance qualité et les directives de prise en charge des patients.
L’objectif principal de l’atelier était d’assurer une meilleure compréhension de l’application des normes internationales régissant le cadre d’assurance qualité et les directives de prise en charge des patients souffrant de troubles liés à l’utilisation de substances nocives, suivant une approche fondée sur des éléments probants. Par ailleurs, l’atelier visait à présenter aux experts les ressources disponibles pour faciliter la mise en place d’un système, efficace et coordonné, permettant la prestation de soins centrés sur le patient, destinés à atténuer les effets nocifs des substances, dans plusieurs types de milieux.
L’allocution d’ouverture de l’atelier a été prononcée par Mme Azumah Judith Kokui, Directrice adjointe du Centre de traitement et de réinsertion sociale de l’hôpital de Pantang d’Accra au Ghana. Elle a déclaré que la Cible 3.5, qui est l’une des grandes priorités des Objectifs de Développement durable (ODD) des Nations Unies, vise à améliorer la couverture et la qualité du traitement des troubles liés à l’usage de substances. Cette question a été érigée au rang de priorité, a-t-elle souligné, en raison de la préoccupation croissante liée à la rareté, aux difficultés de rétention et au manque de formation des travailleurs spécialisés dans la prise en charge des malades. Elle a fait remarquer que le changement de mentalité en faveur du renforcement du des capacités des travailleurs, sur la base de données probantes, pour permettre la prise en charge des troubles liés à l’utilisation de substances dans le monde, constitue un pas dans la bonne direction. La Présidente de séance a également estimé qu’il conviendrait d’encourager le passage à une approche systémique plus large, globale et axée sur des facteurs individuels, organisationnels et structurels, pour améliorer la qualité du traitement des troubles liés à l’usage de substances. Elle a félicité la Commission de la CEDEAO pour l’organisation de l’atelier, avant d’exhorter les experts bénéficiaires de la formation à s’engager par la même occasion à adapter et mettre en Å“uvre les normes internationales de l’OMS relatives au traitement des troubles liés à l’usage de substances, afin d’offrir aux patients des soins optimaux dans l’espace CEDEAO.
Le mot de bienvenue de Dr. Siga Fatima Jagne, Commissaire chargée des Affaires sociales et du Genre à la CEDEAO, a été prononcé par M. Daniel Amankwaah, Chargé de Programme principal en matière de lutte contre la drogue. Dans ce message, il est noté qu’un nombre important de personnes souffrant de troubles liés à l’usage de substances n’ont pas accès à une grande variété d’interventions fondées sur des éléments probants, pour la prévention et le traitement, d’où un déficit considérable en matière de prise en charge dans la région. Ledit déficit ne concerne pas seulement les troubles liés à l’usage de substances car, de manière générale, les interventions offrant un bon rapport qualité-prix dans les autres secteurs de la santé ne sont pas légion et se caractérisent par leur sous-utilisation. L’enquête sur les centres de traitement et de réadaptation des consommateurs de substances en Afrique de l’Ouest, menée en 2019 par l’Unité antidrogue de la CEDEAO, a identifié plusieurs difficultés entravant la performance du système de santé ouest-africain. Celles-ci sont notamment liées à l’insuffisance des ressources humaines, des infrastructures, des informations et des services fournis, au faible niveau de participation populaire et de connaissances, à la perception qu’ont les populations des services, ainsi qu’au comportement inapproprié des demandeurs d’aide et aux problèmes liés à l’administration et à la gouvernance. Dans la dernière partie du message, il est indiqué que l’atelier de renforcement des capacités visait à renforcer davantage la collaboration multipartite, à encourager l’évaluation systématique des besoins et à accroître l’utilisation de normes de qualité minimales pour le traitement des troubles liés à l’usage de substances.
L’atelier a enregistré la participation active de cinquante-huit (58) délégués issus des ministères de la santé et des hôpitaux fédéraux neuropsychiatriques, ainsi que des chefs de services de santé mentale des États membres de la CEDEAO et de la Mauritanie, des représentants du Réseau ouest-africain des Sociétés civiles de Lutte contre l’Abus de Substances et de Drogues (WANCSA) et du Réseau ouest-africain d’Epidémiologie sur la Consommation de drogues (WENDU). Les délégués ont présenté des exposés sur l’état actuel des services de traitement des troubles liés à la consommation de substances dans leurs pays respectifs. Les sujets abordés lors de l’atelier comprenaient les principes d’accès en temps opportun aux interventions thérapeutiques fondées sur des données probantes, la promotion de la santé, de la sécurité et des droits humains des patients, outre des exercices pratiques sur la notation de l’accès en temps opportun aux interventions thérapeutiques fondées sur des données probantes. En outre, les normes internationales de l’OMS régissant le traitement des troubles liés à l’usage de substances ont été présentées et des recommandations sur leur application ont été formulées par les experts lors de l’atelier.
À la clôture des travaux de l’atelier, les experts ont convenu de mettre en place un réseau régional d’experts en traitement des troubles liés à l’usage de substances. L’acronyme anglais WANATe (West African Network of Addiction Treatment Experts signifiant en français Réseau Ouest-Africain des Experts en Traitement des Addictions) a été proposé et adopté à l’unanimité.