La 12ème réunion du Groupe de travail conjoint entre la CEDEAO et l’Institut monétaire de l’Afrique de l’Ouest (IMAO) sur les questions liées au commerce intra-régional a constaté une certaine insuffisance dans les échanges intracommunautaires entre 1999 et 2013.Au cours de ces quinze années en effet, le commerce intra-CEDEAO en pourcentage du total du commerce extérieur n’a pas dépassé 14%, en comparaison avec l’Union européenne où les échanges ont atteint 60% du commerce extérieur total, ont estimé ces experts.Au cours des travaux, tenus du 18 au 20 mars 2015 à Abuja, il est également apparu qu’en moyenne au cours de la même période (1999-2013), la Côte d’Ivoire a représenté le plus fort pourcentage du commerce intra-CEDEAO (28%), suivie du Nigéria (25%), du Ghana (12%), du Sénégal (9%) et du Mali (8%).
En 2013, le Nigeria a représenté le plus fort pourcentage (38%), suivi de la Côte d’Ivoire (27%), tandis que la troisième position a été occupée, loin derrière, par le Sénégal (7%).
Ces données sont en réalité sous-estimées, car les statistiques du commerce informel n’ont pas été prises en compte, indiquent les experts.
Par ailleurs, on note que ce commerce officiel intra-CEDEAO est affecté par plusieurs défis, dont notamment les obstacles non tarifaires au commerce découlant de l’interdiction d’importation, de quotas et de mesures discriminatoires imposées par le pays importateur.
Les obstacles non tarifaires au commerce concernent aussi les documents commerciaux supplémentaires comme le certificat d’origine, le certificat d’authenticité, les conditions sanitaires et phytosanitaires injustifiées, l’emballage, l’étiquetage, les normes environnementales complexes, etc.
Au terme de leurs travaux, les experts ont formulé des recommandations, demandant notamment que les préoccupations du Nigeria concernant l’APE soient prises en compte par la Commission de la CEDEAO et que l’accord d’association avec la Mauritanie soit accéléré et finalisé.
Ils ont également recommandé la production de données statistiques sur le commerce informel dans la région ainsi que l’accélération du processus de mise en œuvre effective du laissez-passer autocollant pour les véhicules de transport opérant dans l’espace CEDEAO.
Les experts ont enfin demandé à la Commission de la CEDEAO d’accélérer le processus d’élaboration d’une feuille de route en vue de faciliter la mise en œuvre des nécessaires réformes liées à l’accord de partenariat économique (APE), conclu avec l’Union européenne.
S’adressant aux participants, le directeur par intérim de la Surveillance multilatérale à la Commission de la CEDEAO, Dr Nelson Magbagbeola, a indiqué qu’au niveau de cette institution, des efforts sont déployés en collaboration avec d’autres intervenants afin de réduire les obstacles au strict minimum.
La libre circulation reste un pilier de l’intégration dans la région, a-t-il encore souligné, notant que «sans libre circulation des personnes et des biens, la recherche d’une monnaie unique pour la Communauté ne peut être justifiée».
En tirant les conclusions de la réunion, Dr Magbagbeola a donné l’assurance que la Commission de la CEDEAO continuera de travailler assidûment avec tous les intervenants dans le processus d’intégration pour s’assurer que la vision d’un espace économique unique soit une réalité en 2020.
Créé à Accra, au Ghana, en 2001, l’IMAO est chargé de mener les préparations techniques pour la mise sur pied d’une Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest et la création d’une monnaie unique pour la zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO). |