Echanges des ministres de la femme de la CEDEAO sur la question du mariage des enfants en Afrique de l’ouest
New York, le 20 mars 2019. Les ministres en charge du Genre et de la Femme de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), se sont concertés sur la problématique du mariage des enfants en Afrique de l’Ouest. La rencontre s’est déroulée récemment au siège des Nations unies à New York, en marge de la 63ème session de la commission des Nations unies sur la Condition de la Femme. Elle a été initiée par le département des Affaires sociales et du Genre de la Commission de la Cedeao. Des ministres ou leurs représentants d’une dizaine d’Etats membres de l’organisation régionale ont pris part à cette réunion ayant pour thème : «l’accès des filles à la protection sociale et aux services publics comme moyens de lutte contre le mariage des enfants en Afrique de l’Ouest ». La rencontre leur a permis de partager les bonnes pratiques en matière de protection sociale et d’accès aux services publics afin de lutter contre le mariage des enfants, et de définir les priorités régionales de protection de l’enfant à prendre en compte par les Etats membres de la Cedeao. Cette initiative découle de plusieurs constats faisant état de ce qu’en Afrique de l’Ouest, près de 49% des filles âgées de moins de 18 ans vivent en unions conjugales, et malgré l’âge légal du mariage fixé à 18 ans par les Nations unies, certains Etats ouest africains peinent à harmoniser leurs législations nationales avec les normes internationales. Il a également été constaté que le relèvement de l’âge légal du mariage au-dessus de 18 ans dans certains de ces Etats, n’implique pas forcément une application effective de ces dispositions sur le terrain, malgré les progrès qu’ils ont enregistrés. La rencontre a, par ailleurs, donné l’occasion aux participants de prendre conscience du fait que les mariages d’enfants figurent parmi les premières causes de grossesses précoces, de la mortalité maternelle et infantile, d’infections sexuellement transmissibles ou de SIDA, du cancer du col de l’utérus, de dépressions liées aux violences sexuelles et physiques, de la fistule obstétricale, etc. Pour ce faire, les ministres ou leurs représentants ont insisté sur la lutte contre le mariage des enfants dans tous les domaines transversaux clairement formulés dans les objectifs de développement durable tels que la santé, l’éducation, la migration, la gestion des conflits, l’autonomisation, et la protection sociale. Ils ont, en outre, loué les engagements des dirigeants ouest africains à travers la Vision 2020 pour assurer, à l’ensemble des citoyens de l’espace communautaire, la possibilité de vivre dans la dignité par le respect des droits humains, mais aussi l’élargissement des opportunités pour tous. Les participants ont demandé à la commission et au Conseil des ministres de la Cedeao, de prendre les dispositions idoines pour permettre au ministre en charge des questions de genre et de la femme de l’Etat assurant la présidence en exercice de la Cedeao, d’informer la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la situation du mariage des enfants en Afrique de l’Ouest. Les ministres ou leurs représentants ont également invité les Etats membres de la Cedeao, avec l’appui des Premières dames de l’espace communautaire, à mettre en place des services publics, y compris une éducation et des soins de santé gratuits, ainsi que des infrastructures de lutte contre le mariage des enfants. Ils ont encouragé la commission de la Cedeao à créer un système de revue annuelle des progrès, des obstacles et des défis de l’égalité de genre et de l’autonomisation des femmes en Afrique de l’Ouest, à travers la tenue d’une rencontre annuelle préparatoire de la commission de la Condition de la Femme dans un Etat membre de la Cedeao. Les ministres ou leurs représentants ont exprimé leur gratitude au chef de l’Etat nigérian, et président en exercice de la Cedeao, Muhammadu Buhari, et au président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, pour leur engagement et leur appui en faveur de la protection des enfants en Afrique de l’Ouest.
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