La Commission de la CEDEAO à la rencontre des personnalités politiques et des conseillers militaires du corps diplomatique
La Commission de la CEDEAO a eu avec des représentants du corps diplomatique – responsables politiques et conseillers militaires – des entretiens qui ont porté notamment sur les implications pour la région de la remise en cause de l’ordre constitutionnel dans certains États membres, du point de vue sécuritaire, sociopolitique, économique et géopolitique.
Organisée dans un format hybride, elle a donné lieu à un briefing complet effectué en présentiel le 31 mai 2022 à Abuja au Nigeria ; elle a également été l’occasion de procéder à une comparaison de notes et de tracer la voie à suivre pour une Afrique de l’Ouest plus stable et plus paisible.
Dans son allocution d’ouverture, le Commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité, le Général Francis BEHANZIN, a signalé une tendance inquiétante dans laquelle la résurgence des coups d’État dans certaines parties de la région a paradoxalement reçu également un soutien massif de certains citoyens des États concernés.
Il a soutenu que ce fait nouveau « appelle à des concertations urgentes et soutenues de divers acteurs en vue de trouver des solutions durables pour, non seulement atténuer les effets, mais aussi traiter les causes fondamentales de cette résurgence ».
Soulignant la nécessité de formuler des recommandations concrètes pour un retour à une situation normale, le Commissaire BEHANZIN a relevé l’impératif d’un échange entre la CEDEAO et ses partenaires, le corps diplomatique des pays voisins de la CEDEAO et les membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations unies en vue de « délibérer et proposer les stratégies et les recommandations nécessaires à prendre en compte dans nos efforts d’intervention. »
Le thème de la séance d’information était : « L’impact des incursions militaires dans l’ordre constitutionnel dans l’espace CEDEAO ». Le présentateur principal et personne-ressource, professeur Femi Mimiko, a souligné l’importance de « rendre la gouvernance plus sensible aux besoins de la population ». Il a déclaré : « Si nous ne résolvons pas le problème de la corruption, nous ne serons pas en bonne conscience pour arrêter les coups d’État ».
La séance d’information a été ponctuée de messages des partenaires. Le directeur exécutif du Réseau ouest-africain pour la consolidation de la paix (WANEP), Dr Chukwuemeka Eze, a souligné la nécessité d’une synergie plus forte entre les gouvernements à tous les niveaux et les organisations de la société civile (OSC), pour suppléer aux efforts des gouvernements dans l’anticipation, la prévention et le règlement des conflits.
Pour sa part, la Directrice exécutive de la Fondation Goodluck Jonathan, Madame Ann Iyonu, a félicité la CEDEAO pour les efforts remarquables de consolidation de la paix au fil des années. Elle a appelé à un changement systémique dans l’approche opérationnelle de la CEDEAO face aux nouvelles menaces à la paix et à la sécurité dans la région.
Le Chef adjoint de la délégation de l’Union européenne (UE) auprès du Nigéria et de la CEDEAO, M. Alexander Borges Gomes, a réaffirmé le soutien de l’UE aux efforts de consolidation de la paix de la CEDEAO, y compris pour le secteur maritime et la stabilité régionale dans son ensemble.
Cette réunion a connu la participation non seulement de personnalités politiques et des conseillers militaires du corps diplomatique, mais aussi de fonctionnaires de l’UE, de l’UNOWAS, de la GIZ, de la Commission de la CEDEAO et des organisations de la société civile.