La ministre ghanéenne des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale, Hanna Serwaa Tetteh, s’est félicitée des avancées notables enregistrées cette année par la CEDEAO en matière d’intégration régionale et de développement économique, malgré les contraintes de trésorerie rencontrées au niveau communautaire, les difficultés financières et économiques que traversent ses Etats membres et la maladie à virus Ebola.
S’exprimant à l’ouverture, ce vendredi 15 mai 2015 à Accra, au Ghana, de la 74ème session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO, Mme Tetteh, également présidente du Conseil, a salué les efforts entrepris par les Etats membres et les institutions communautaires pour lutter contre cette terrible maladie qui a fait plus de 10 000 morts en Afrique de l’Ouest.
S’agissant de la situation financière des institutions de la Communauté, elle a rappelé l’organisation d’une réunion en avril 2015 à Abuja, au Nigéria, destinée à la recherche de solutions aux questions en suspens concernant les liquidations, la collecte et le reversement du produit du prélèvement communautaire. Le rapport issu de cette rencontre, a-t-elle indiqué, sera soumis aux participants à cette session.
«En attendant, permettez-moi de souligner la nécessité pour les Etats d’aider la Commission à s’acquitter de son mandat, en faisant avancer l’agenda d’intégration à un niveau encore plus appréciable. Considérant l’importance du prélèvement communautaire, principale source de financement des activités de la Communauté, j’ai l’espoir que nous allons engager sans passion des discussions sur la question et formuler des recommandations à l’attention de la Conférence», a dit Mme Tetteh.
Prenant à son tour la parole, le vice-président de la Commission de la CEDEAO, Dr Toga Gayewea McIntosh, a dressé le bilan des progrès réalisés par l’organisation depuis la tenue de la 73ème session ordinaire du Conseil des ministres, notamment dans les domaines sanitaire, économique, sécuritaire et politique.
Au plan politique, M. McIntosh s’est réjoui du déroulement pacifique de la campagne électorale pour l’élection présidentielle cette année au Togo et au Nigéria tout comme de l’issue exemplaire de celle du Nigéria.
«Je demeure donc optimiste quant au déroulement pacifique des élections qui auront lieu plus tard cette année au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Guinée. La Commission fera, dans ce sens, tout ce qui relève d’elle», a souligné le vice-président de la Commission.
Concernant la Guinée-Bissau, il a rappelé tout le soutien possible apporté à cet Etat membre par la CEDEAO pour lui permettre de bien entamer sa phase post-électorale et d’organiser, le 25 mars 2015, à Bruxelles, en Belgique, la table ronde des bailleurs destinée à obtenir l’appui concret de la communauté internationale à son programme de reconstruction et de développement.
McIntosh a appelé à l’extension du mandat de la force de maintien de la paix dans le pays (Ecomib) et à mettre celle-ci dans les conditions de pouvoir aider les autorités bissau-guinéennes à relever les nouveaux défis inhérents à leur programme de reconstruction et de développement.
Pour ce qui est du Burkina Faso, a-t-il fait remarquer, la Commission a également continué de porter au processus de transition dans ce pays toute l’attention requise, en apportant au président sénégalais, Macky Sall, la collaboration nécessaire à l’accomplissement de la mission que ses pairs lui ont confiée et en participant aux travaux du Groupe international de suivi et d’accompagnement de la transition.
«Malgré les difficultés inhérentes à toute transition politique, nous pouvons être optimistes quant à l’heureux aboutissement de celle du Burkina Faso. Je m’empresse d’ajouter que, tout en faisant confiance à l’esprit de responsabilité des acteurs de la transition et, plus généralement, à la maturité du peuple burkinabé, nous devons rester vigilants et veiller à ce que nos attentes ne soient pas déçues», a expliqué M. McIntosh.
Le vice-président a également insisté sur l’importance que revêt l’année 2015, au cours de laquelle la CEDEAO célèbrera son 40ème anniversaire ; celle également de la mise en œuvre du tarif extérieur commun (TEC) de la Communauté, de l’application du système de gestion automatisé dit Ecolink ainsi que celle de la modernisation du site Web de la Commission.
«La modernisation du site Web de la Commission, notamment pour rendre plus visibles et plus accessibles les opportunités que la CEDEAO offre à ses citoyens, est une autre mesure qui devrait contribuer à l’efficacité de cette institution dont le rôle est déterminant dans la réalisation de l’intégration», a conclu M. McIntosh.
Ce 74ème Conseil des ministres sera essentiellement consacré à l’examen d’un ensemble de questions d’intérêt majeur pour l’approfondissement du processus d’intégration régionale et qui sont relatives, entre autres, au fonctionnement des institutions et organes de la CEDEAO et au développement économique.
Le Conseil, composé des ministres chargés des affaires de la CEDEAO des Etats membres, examinera notamment le rapport intérimaire 2014 du président de la Commission et le rapport final 2014 du contrôleur financier.
Les membres du Conseil devront également examiner l’état de mise en œuvre du protocole relatif au prélèvement communautaire, le mémorandum sur la fin du mandat de certains fonctionnaires statutaires de la Commission de la CEDEAO, le mémorandum sur la première phase des réformes institutionnelles, tout comme le rapport relatif à l’Accord de partenariat économique entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union Européenne. |