Les citoyens togolais se sont rendus aux urnes ce samedi 25 avril 2015 en vue d’élire leur président de la République pour les cinq prochaines années parmi cinq personnalités politiques de premier plan dont le chef de l’Etat en exercice, Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.
Candidat de l’Union pour la République (UNIR), M. Gnassingbé affronte quatre autres prétendants au fauteuil parmi lesquels son principal opposant et porte-drapeau de Combat pour l’alternance pacifique en 2015 (CAP 2015), Jean-Pierre Fabre, candidat malheureux à la présidentielle de 2010.
Les trois autres postulants sont Aimé Tchabouré Gogué, président de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), Garry Konmadega Taama, porte-drapeau du Nouvel Engagement togolais (NET), et Mouhamed Tchassona Traoré du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD).
Ils briguent les suffrages de 3 509 258 électeurs dans ce pays francophone d’Afrique de l’Ouest peuplé de 7 millions d’habitants. La question est de savoir si les Togolais choisiront l’alternance ou la continuité avec Faure Gnassingbé, porté au pouvoir par l’armée en 2005 suite à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma.
Depuis une modification de la Constitution effectuée en 2002 par le général Eyadema, qui a dirigé le pays de 1967 jusqu’à sa mort, en 2005, il n’y a plus aucune limitation des mandats présidentiels au Togo, et l’élection se fait à un seul tour, le candidat arrivé en tête raflant la mise.
Ce samedi 25 avril 2015, dès les premières heures de la journée, une délégation conduite par Amos Sawyer ancien président intérimaire du Libéria et chef de la mission d’observation déployée par la CEDEAO, a sillonné Lomé et visité plusieurs centres et bureaux de vote pour constater la réalité sur le terrain.
Le Pr Sawyer était accompagné notamment du président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, de la commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’organisation, Salamatu Hussaini Sulaiman, et du directeur des Affaires politiques de la Commission, Remi Ajibewa.
Tirant un premier bilan des élections dans la mi-journée après une première visite de terrain et un compte rendu de l’équipe d’observation à long terme de la CEDEAO, le chef de mission s’est dit globalement satisfait de la situation étant donné qu’aucun incident majeur n’a été signalé.
Il a apprécié le «climat apaisé et paisible» ayant régné pendant la journée comme au cours de la campagne électorale qui a précédé le scrutin, avant d’appeler de nouveau les Togolais à persévérer dans ce sens et à laisser à l’autorité compétentes, la Commission électorale nationale (CENI), le soin de conduire les opérations.
Comme l’avait fait à l’issue de sa visite du 20 avril à Lomé (la seconde en moins d’un mois), le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, John Dramani Mahama du Ghana, M. Sawyer a une fois de plus insisté sur le nécessaire consensus autour du processus électoral.
Il a également appelé les parties prenantes à respecter les résultats qui seront issus du scrutin tels que proclamés par la CENI en conformité avec la loi, tout en les exhortant à faire preuve de retenue, à privilégier la recherche du consensus et à ne recourir qu’aux seules voies légales en cas de contestation.
Outre la CEDEAO, d’autres institutions ont envoyé des observateurs, notamment l’Union africaine (UA), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) et l’Institut Gorée.
Après une réunion de synthèse prévue ce dimanche 26 avril 2015 entre les chefs de mission au quartier général de la CEDEAO, situé dans un grand hôtel de la capitale togolaise, l’organisation sous-régionale donnera une conférence de presse au cours de laquelle elle présentera sa déclaration préliminaire sur le scrutin.
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