Adapter l’architecture de sécurité ouest-africaine aux nouvelles menaces terroristes
Abuja, le 20 juin 2018. En raison de la complexité de ses opérations, le terrorisme constitue une menace pour tous les États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et du Sahel et une approche globale est requise, pour parvenir à l’éradiquer. Selon le général Francis Behanzin, Commissaire chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité de la CEDEAO, une telle approche nécessite également la mise en place d’une force de défense adaptée aux nouvelles menaces terroristes qui transcendent les frontières nationales. Le commissaire Behanzin s’exprimait le 20 juin 2018 à Abuja, au Nigéria, lors de l’ouverture de la 28ème session du Conseil de Médiation et de Sécurité (CMS) de la CEDEAO au niveau des ambassadeurs. S’adressant aux ambassadeurs des États membres accrédités auprès de la CEDEAO, le commissaire a déclaré qu’il était nécessaire de prendre des mesures cohérentes en matière de paix et de sécurité, en tenant compte de la question de la gouvernance démocratique, dans le contexte des défis actuels pour la paix, la sécurité et l’intégration au niveau régional. « Dans notre région, les menaces qui pèsent sur la sécurité sont une source de préoccupation réelle à cause des activités des terroristes et des groupes armés. Le terrorisme est une menace pour tous les États de la région et du Sahel, d’où la nécessité de disposer d’une force de défense adaptée aux nouvelles menaces, en vue de garantir la sécurité des citoyens ouest-africains « , a-t-il déclaré. Le général Behanzin a cependant souligné que la Commission s’emploie, de manière patiente et méthodique, à trouver des réponses aux questions de sécurité identifiées, ce qui a conduit à la décision prise par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, lors de sa session extraordinaire tenue en juin 2018, de collaborer avec la Force du G5 Sahel. Les efforts conjoints déployés dans ce cadre devraient faire avancer la cause de la lutte contre le terrorisme. Trois des quinze États membres de la CEDEAO appartiennent au groupe du Sahel. Tout en affirmant que la région de la CEDEAO tout de même connu des avancées notables, il a présenté un compte rendu couvrant la situation de l’ensemble des Etats membres, en ce qui concerne la sécurité, les efforts de médiation, les élections, ainsi que les acquis en termes de paix et de stabilité.
Dans son allocution, le président du Conseil de médiation et de sécurité (au niveau des ambassadeurs), l’ambassadeur de la République togolaise, M. Léné Dimban, a plaidé pour la coopération en vue d’atteindre la stabilité souhaitée dans la région. Il a souligné l’importance de travailler en étroite collaboration, en menant les délibérations dans une ambiance conviviale. Une attention particulière a été accordée à la situation au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Gambie, en Guinée, en Guinée Bissau, au Liberia, au Mali, au Nigéria, en Sierra Leone et au Togo avec des points d’information, des analyses et des recommandations lues par Dr Remi Ajibewa, le directeur des Affaires politiques de la CEDEAO. Le forum a été informé, par exemple, de l’existence d’une Commission Vérité et Réconciliation en Gambie, ce qui illustre les efforts déployés pour assurer l’ancrage de la démocratie et la promotion de la cohésion dans le pays. Dans d’autres Etats membres, ce sont les efforts d’élaboration de plans nationaux de développement et de réforme du secteur de la sécurité qui ont été notés, parmi les mesures visant à favoriser la consolidation de la démocratie. Par ailleurs, le Conseil a été informé de la dégradation de la situation sécuritaire au nord du Burkina Faso, particulièrement à la frontière avec le Mali. Il a noté que la Force conjointe du G5 Sahel a lancé ses premières opérations à la frontière commune entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, le 31 octobre 2017. Le CSM a pris note des efforts déployés par le gouvernement du Nigeria pour mettre fin aux opérations terroristes. Il a exhorté les autorités du pays à soutenir les processus de dialogue pour apaiser les agitations internes et poursuivre ses efforts pour trouver des solutions pacifiques aux conflits dans le pays. Les recommandations faites lors de la réunion doivent être transmises, en même temps qu’un projet d’ordre du jour, à la 40ème réunion du CMS au niveau ministériel, pour examen et adoption. |