Abidjan a abrité du 6 au 8 décembre 2016, un atelier d’évaluation du mécanisme de la Libre Circulation de la CEDEAO. Cet atelier rentre dans le cadre du projet « Appui à la libre circulation des personnes et la migration en Afrique de l’Ouest », financé par l’Union Européenne et mis en œuvre conjointement par la Commission de la CEDEAO, l’Organisation internationale pour les migrations(OIM), le Centre international pour le développement des politiques migratoires et l’Organisation internationale du Travail(ICMPD).
L’adoption du protocole sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et le droit d’établissement (1979) et les protocoles additionnels afférents, procède du souci constant de construire un espace unifié en Afrique de l’Ouest sans entraves à l’intérieur duquel les personnes, les biens, les services et les capitaux peuvent circuler librement. Cette démarche est aujourd’hui confortée par la vision 2020 de la CEDEAO qui place les populations ouest africaines au cœur de sa politique d’intégration régionale.
Malgré cette volonté de créer les conditions adéquates d’une mobilité intra régionale en Afrique de l’Ouest en faveur des migrants, la CEDEAO fait encore face à de nombreux obstacles, au nombre desquels on peut citer les tracasseries routières, les difficultés d’établissement en pays d’accueil, qui subsistent encore.
A la lumière de ce qui précède, la Commission de la CEDEAO entend opérer une mutation à travers une meilleure structuration de ses prestations sur le terrain autour de la problématique de la libre circulation des personnes. Ainsi, la décision de la réunion des Ministres de la Sécurité et de l’Intégration Régionale de la CEDEAO réunis successivement en Juin 2014 à Accra et le 11 Octobre 2014 à Lomé ont décidé de la création d’un mécanisme régional et des mécanismes nationaux de contrôle de la libre circulation et de la migration.
Cet atelier avait un double objectif : présenter l’état des lieux du mécanisme en Côte d’Ivoire et au Niger et faire une évaluation participative d’une part, former les participants sur la procédure de contrôle des bus et cars de voyage inter-états dans les gares routières et dans les postes de frontière d’autre part.
Au terme de cet atelier, plusieurs recommandations ont été formulées à savoir : l’inclusion rapide des autres pays membres de la CEDEAO dans le mécanisme ; l’information et la sensibilisation des petites sociétés et de tous les transporteurs afin de les inclure dans ce mécanisme ; la mise en œuvre par les Etats membres des sanctions et peines pour tous les acteurs participants au mécanisme et enfin créer une plateforme d’échanges de bonnes pratiques incluant les sanctions.
D’autres recommandations non moins importantes ont été aussi faites par les participants : la création d’un réseau d’officiers de liaisons des états participants au mécanisme, l’organisation d’un atelier sur les législations et leurs applications et enfin la prise de contact avec la Mauritanie de façon bilatérale afin de l’intégrer dans le mécanisme.
Etaient présents à cet atelier, l’ambassadeur Babacar Carlos MBAYE, Représentant permanent de la CEDEAO en Côte d’Ivoire, M. Sanoh N’faly, directeur de la libre circulation et du tourisme de la CEDEAO, M.GOLI Kouamé Louis-Philippe, directeur des Politiques Communautaires Macroéconomiques et de la Libre Circulation représentant le Ministère de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur de Côte d’Ivoire, les membres des quatre commandements (Police, Gendarmerie, Douanes et Eaux et Forêts), les représentants du secteur du transport ainsi que les cellules nationales, du Niger, du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. |